 |
Heinrich Altbecker |
 |
Informations du 2025-05-13 03:14 |
Historique du commandant
Tout était étouffé autour de lui, sa tête bourdonnait et il n’arrivait pas àdistinguer clairement les sons et les images, comme si le monde était recouvert de ouate … Ses membres étaient endoloris également, mais petit àpetit, jour après jour, il sentait ses moyens revenir.
Quand sa tête lui revient pleinement, ce fut la stupéfaction : on parlait allemand autour de lui !
Bien sûr, en tant qu’alsacien, il comprenait ce qu’il se disait, mais se retrouver aux mains du Reich, lui qui avait fui son Bas-Rhin natal dès l’Armistice signé … c’était fort !
Il n’arrivait pas àse souvenir de ce qu’il s’était passé … tout au plus lui revenaient quelques images : un cargo allemand coulé, de précieux documents récupérés àcette occasion puis le trou noir … une voie d’eau par les toilettes de son sous-marin puis il avait bu la tasse …
A sa grande surprise, il n’était pas contraint : il n’était donc pas prisonnier, bizarre … il était en revanche alité, entouré d’infirmières grandes et belles, blondes aux yeux bleus. Ah pour ça, ça changeait de l’Angleterre !
Un matin, un homme vint àlui, petit et àl’allure mystérieuse, un de ceux que l’on n’aime pas rencontrer lorsque l’on est en territoire du Reich. Ses craintes se justifièrent lorsque l’homme lui montra sa carte sur laquelle, àcôté de sa photo d’identité, étaient inscrite cette mention : « Sicherheitsdienst » !
L’homme engagea aussitôt le dialogue :
« - Güten tag Herr Altbecker ! Nos hôpitaux vous plaisent-ils ?
- …
- Je vais vous rafraîchir la mémoire. Nous savons qui vous êtes M.Altbecker, mais vous comprendrez que l’Alsace faisant partie du Reichsland, nous ne pouvions pas vous laisser aller et venir sous un nom bien français …
En décembre dernier, vous avez coulé avec votre groupe de sous-marins, le cargo Würzburg, qui transportait une précieuse cargaison. Trop précieuse d’ailleurs pour que le Reich la laisse filer comme cela …
Après un léger « arrangement » avec des membres judicieusement choisis de votre équipage, vous avez fini par vous échouer sur les côtes tunisiennes, où nous vous avons recueilli.
- Mais … que voulez-vous de moi ?
- C’est très simple mon cher Heinrich. Je peux vous appeler Heinrich, ça ne vous dérange pas ?
Votre petite escapade de l’autre côté de la Manche est terminée, vous êtes et vous resterez allemand, que vous le vouliez ou non. Compte tenu de vos compétences, nous vous demandons simplement de continuer votre travail ànos côtés, le plus simplement du monde.
On viendra vous chercher demain pour vous conduire àla base navale de Brest, où vous ferez la connaissance de votre nouvel équipage. »